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Sodoma
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Détails sur le produit
Broché: 638 pages
Editeur : Robert Laffont (21 février 2019)
Langue : Français
ISBN-10: 222122082X
ISBN-13: 978-2221220825
Dimensions du produit:
15,4 x 4,5 x 24,1 cm
Moyenne des commentaires client :
3.9 étoiles sur 5
80 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
4.520 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
« Bienvenue à Sodoma » est l’entrée en matière faite par un ecclésiastique à l'auteur de ce livre. Le film de François Ozon « grâce à Dieu » a fait l’objet de deux recours visant à interdire sa diffusion. Ce livre aucun.Il sort pourtant au milieu d’un sommet convoqué à Rome par le pape François sur la protection des mineurs (le plus souvent des garçons), étant donné les paroles libérées sur les différents crimes commis au sein de l’Eglise.Il ne s’agit pas d’un roman. Frédéric Martel, déjà connu pour ces autres ouvrages qualitatifs, le rédige sur les bases d’une volumineuse et longue enquête où 1500 personnes au Vatican lui ont répondu dont 41 cardinaux, 52 évêques et monsignori, 45 nonces apostoliques et ambassadeurs étrangers, et plus de deux cents prêtres et séminaristes. S’ajoutent à cela, les soignants des hôpitaux romains (qui considèrent l’épiscopat comme « une des catégories sociales les plus à risque de sida »), les renseignements des réseaux de prostitués masculins, souvent étrangers, auxquels ont recours certains membres du Vatican…Tous les membres de l’Eglise qui se sont exprimés à Frédéric Martel sur leur homosexualité consommée physiquement ou non, l’ont fait en sachant qui il était (journaliste et écrivain), dans quel but il les interrogeait (en faire un livre) et sa propre orientation sexuelle (homo) ce qu’il appelle les risques du métier d’ailleurs au vu des avances ouvertes qu’il a reçues de fait des prélats.Au Vatican, on dit « être de la paroisse » quand on est homosexuel, comme certains disaient « être du bâtiment » ou « de la jaquette ».Impossible de vous relater ici ce que ces 630 pages m’ont appris évidement. Les informations qu’il contient sont sans précédent. Je ne doute pas qu’il sera décrié tant le fossé est immense entre la rigidité de pensée de l’Eglise, affichée aux yeux de ses fidèles, et la réalité de ce qu’ils s’autorisent à vivre en fait. Cette rigidité justement affirmée haut et clair comme garde du secret de ce qui se vit au Vatican?Les opinions plus « modérées » du pape François, la légalisation du mariage pour tous, les moeurs évoluants sur l’homosexualité: tout va dans le sens de libérer la parole. Vers une réforme de l’Eglise catholique autorisant le mariage comme dans d’autres branches chrétiennes? Vers un autre regard sur l’homosexualité? Lever le secret sur cette simple orientation sexuelle (entre adultes consentants, quelque soit leur sexe, ils ne trompent que leur voeu de chasteté aux yeux de l’Eglise catholique) pour que ce secret ne soit plus le lit d’autres secrets qui, a contrario, sont illégaux et pleinement condamnables: les actes de pédophilie.Un épais pavé dans la marre, épais de toutes ces paroles libérées.
Frédéric Martel lève le voile sur l’homosexualité et le sybaritisme dans la haute hiérarchie catholique. Gourmand de secrets chuchotés entre la poire et le fromage, à l’instar de Roger Peyrefitte (proche de l’extrême-droite, jugé médiocre), il jongle avec l’indicatif et le conditionnel, naviguant sur zones grises, entre l’avéré, le probable et le "pas exclu", qu’il s’agisse de simples péchés, plus ou moins véniels, plus ou moins graves (la fréquentation de gigolos), ou d’authentiques délits (les abus sexuels et leur couverture).À lire son pavé de 630 pages, on reste sidéré par l’entregent de l’auteur, qui en quatre ans d’une folle enquête, menée au niveau mondial, est parvenu à se glisser à l’intérieur des cercles les plus fermés du Vatican. S’enchaînent vingt-quatre chapitres d’une écriture rapide, efficace, entraînant le lecteur de révélations en révélations. La montre Cartier d’un cardinal français étonne, la Rollex d’un italien plus encore. Spellman homo on découvre, un anneau de luxure autour de Jean-Paul II, on tombe de l’armoire.Tout à la joie sardonique de lever les masques, et très anti-Ratzinger, F. Martel s’adonne sans retenue à un incroyable jeu de massacre, non sans dégâts périphériques (Bernard de Clairvaux en fait les frais, et même le maréchal de Lattre…). Ce qu’il dit de Psichari ou de Green est inexact, et ses raccourcis sont audacieux, par exemple au sujet de l’Afrique (« En stigmatisant les homosexuels en Afrique, l’Église les contraint à se cacher. Ils se réfugient dans les séminaires pour se protéger et ne pas avoir à se marier. »). Se prétendant bien au fait de « la double vie très banale de la plupart des dignitaires de l’Église » (page 13), notre vaticaniste gay l’affirme (page 73), « tout le monde se tient et tout le monde semble mentir au Vatican ».Il serait facile de multiplier les réserves à propos de Sodoma, trop bavard, trop orienté, trop allusif, qui sur bien des points suggère ou insinue plus qu’il ne prouve. Le livre entend montrer le caractère systémique de l’hypocrisie catholique, avec des discours normatifs (homophobes, pour Martel) trop souvent tenus par des prélats entourés de mignons, quand ils ne sont pas les clients habituels de ragazzi. Rome va s’en remettre, l’Église continuer de souffrir.PS du 3 juin 2019 :Trois mois après sa parution, force est de le constater, le livre de F. Martel n’a pas enflammé l’opinion européenne, ni mis le feu à l’Église. En Allemagne, Sodoma ne rencontre que peu d’écho, en Italie ou en Espagne guère plus, et son impact en France reste relatif (par exemple, il fait l’objet à ce jour de 67 commentaires sur amazon.fr vs 315 pour Sérotonine de Michel Houellebecq).Dans le monde anglo-saxon, féru de gender studies, ses révélations suscitent des analyses approfondies de la part de théologiens, sociologues, psychologues, et pour l’instant 123 commentaires sur amazon.com.Souvent désorientés par une traduction jugée discutable, des lecteurs se montrent déçus par un ouvrage — publié sous le titre In the Closet of the Vatican: Power, Homosexuality, Hypocrisy — estimé trop long, trop peu académique (dépourvu d’index et de références, ponctué d’exclamations, riche en insinuations, sans data), trop gay friendly. Si le livre déconcerte (« Not sure what to make of this book »), le sentiment semble cependant prévaloir que l’auteur fait œuvre utile.Outre-Atlantique, on lui sait gré de montrer le caractère systémique de l’hypocrisie catholique au sujet de l’homosexualité, et de dénoncer une culture du secret (doubles discours, doubles vies) qui ne sévit pas seulement dans la haute hiérarchie mais parmi le clergé américain comme dans les séminaires, et qui affecte toute l’Église.En février, le columinst gay Frank Bruni, annonçant dans le New York Times la prochaine sortie du livre, avait eu cette formule : « Let the sun in. Let the truth out. »
J'ai pu l'acheter hier en librairie, j'ai commencé ce livre sans savoir à quoi m'attendre vraiment.Franchement, je suis scotché par les révélations, l'intelligence de l'auteur, la qualité littéraire de ce pavé. J'en suis qu'à 250 pages mais franchement L'église et le Vatican ne sort pas grandit de cette enquêteQuand- est ce que tout ça va enfin évoluer? parce que c'est pas les scandales qui manquent. Alors après on peut dire qu'il est facile d'attaquer l'Eglise mais les faits sont là .
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